Projection le mardi 20 septembre à 20h30 au Théâtre Garonne.
Soirée animée par Bertrand Grimault.
De la polyvision initiée par Abel Gance en 1927 pour son Napoléon en passant par l’espace psycho-plastique développé par le scénographe tchèque Josef Svoboda dans les années 60 jusqu’au procédé du split-screen largement usité par Brian de Palma, le cinéma s’est depuis ses origines évertué à faire éclater les conventions de la représentation spatio-temporelle au travers d’une expérience sensorielle élargie. Le cinéma expérimental en particulier a radicalisé certains procédés, appréhendant la dimension plastique et affective de la couleur, explorant les effets de l’intermittence lumineuse et des résonances chromatiques, selon un développement temporel inspiré par l’écriture musicale.
Cette séance propose une expérience immersive sur plusieurs écrans, au son des musiques de Pierre Boulez, Steve Reich, Tony Conrad, Terry Riley, John Cale ou Neu ! où les films (rarement vus) se déploient à la fois dans l’espace physique et sur l’écran mental de notre pure perception.
Une performance exceptionnelle en projections 16 mm coproduite par Fifigrot, le Théâtre Garonne et l’association Monoquini.
Réservations conseillées sur le site du Gro Village ou sur Festik. Tarif unique 5 € (Pass festival accepté)
MY NAME IS OONA de Gunvor Nelson (États-Unis, 1965, 10’, N&B)
Une walkyrie en herbe égrène les jours de la semaine, devenant litanie au travers du montage sonore
envoûtant de Steve Reich, manipulant la voix de la petite fille jouant de ses atours mythologiques.
CHORUS | ANOTHER VOID | UNION Trois films de Paul Clipson (États-Unis, 2009-2011, 18’)
Paul Clipson explore le processus manuel de montage in-camera : plus de 100 images superposées, parfois
jusqu’à cinq ou six images par secondes, se condensent et se dissolvent au sein d’un même film.
STRAIGHT AND NARROW de Beverly et Tony Conrad (États-Unis, 1970, 10’, N&B)
Tony Conrad (1940-2016) était une figure séminale de l’avant-garde new-yorkaise des années 60
et de la musique minimaliste. Également réalisateur, connu pour son film stroboscopique The Flicker (1966),
il poursuit avec Straight and Narrow l’étude de la couleur subjective et du rythme visuel au travers
du clignotement de lignes horizontales et verticales. Une transe hypnotique.
SYMPHONIE MÉCANIQUE de Jean Mitry (France, 1955, 13’, N&B)
Un ballet musical obtenu au moyen du mouvement de pièces mécaniques, imprimeries, machines à produire
le textile, le verre, les cigarettes, les biscuits et autres produits. La musique qui l’accompagne est l’unique pièce
électroacoustique composée par Pierre Boulez (1925-2016).
HAND GRENADE de Gill Eatherley (Grande-Bretagne, 1972, 8’)
Trois écrans suivent des motifs différents mais symétriques, orchestrés au rythme de la musique du groupe allemand Neu !
RAZOR BLADES de Paul Sharits (États-Unis, 1965-68, 25’)
Constitué de deux écrans accolés, Razor Blades joue du phénomène stroboscopique pour déverser un déluge
de stimuli visuels et viscéraux. Une expérience audiovisuelle tranchante.
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