
HOMMAGE J-H MEUNIER | LA VIE COMME ELLE VA
HOMMAGE JEAN-HENRI MEUNIER (1949-2024)
Il traînait ses guêtres à Toulouse depuis les débuts du Fifigrot, accoudé au comptoir avec quelques comparses fidèles, ici Noël Godin, ou là Jean-Marc Rouillan. Il avait toujours une histoire à raconter, grandiloquente, nécessaire, lapidaire, doublée d’un accolade qui fleurait bon la camaraderie.
Il avait la passion du cinéma chevillée au corps. Qu’importe si les producteurs le suivaient ou pas dans ses projets, il envisageait le cinéma comme une guérilla. De La bande du Rex à Faut savoir se contenter de beaucoup, en passant par Ici Najac à vous la Terre (il passa ses plus beaux jours dans ce village aveyronnais), ce qui lui importait avant tout c’était l’aventure humaine, une histoire de copains. Pas avare de coups de gueule (chaque année il taquinait le Fifigrot : pas assez de films fauchés, pas de chiens avec les punks au Grovillage ou alors Quend c’est mieux !), cela faisait parti du personnage, entier, hâbleur et déconneur.
Le cinéma aura probablement changé sa vie, mais aussi celle de ceux qui l’entouraient.
Un seul exemple parlant : le vagabond gouailleur Phil Le Fakir que Jean Henry Meunier avait suivi dans les rues de Toulouse dans son film Rien à perdre. C’était un événement pour un mec de la rue, de voir sa gueule sur grand écran, projeté tous les jours, au feu Utopia Toulouse (aujourd’hui devenu l’American Cosmograph où l’on vous convie). Fakir était tellement fier que ce film existe qu’il se faisait un plaisir de passer tous les jours avant et après chaque projection pour échanger sur le trottoir avec les spectateurs.
C’était donc ça JH, comme on se plaisait à l’appeler, un facilitateur, un passeur, un humaniste, qui aimait par dessus tout magnifier celles et ceux que la société invisibilisait.
Le Fifigrot et de nombreux proches lui rendent hommage lors d’une soirée autour de son film qui lança sa série de films tournés à Najac… Banzaï JH, RIP on t’aime !
LA VIE COMME ELLE VA
de Jean-Henri Meunier
(France, 2004, 1h37)
En présence de membres du film
Un chef de gare surréaliste, un poète de la mécanique, un retraité « à la coule », une centenaire à l’humeur chantante, un paysan voyageur, un gyrocoptère qui fait du sur-place, un coq qui passe à la casserole… La vie comme elle va prend les choses comme elles viennent et les gens comme ils sont.
Loin du cynisme de la ville, le film révèle la réalité décalée d’un petit village de la campagne aveyronnaise : un bouquet champêtre d’humanité dont les héros sont reliés par un même désir, celui de vivre à Najac, proches de la nature, et y vivre bien, libres.
Dredi 19/09 à 21h45 à l’American Cosmograph.